Réforme : M. Valls "verrouille", les régions protestent

 

Une réforme bâclée pour retarder d'un an les élections régionales... Et voilà le résultat :

 

Il fallait réformer le découpage régional de la France. Mais pas comme ça. Pas dans la panique de deux débâcles électorales, et pour repousser d'un an la troisième... Cette réforme a été bâclée dans un cabinet de technocrates sans consulter les intérêts locaux, sans écouter les populations, sans même utiliser le bon sens. Accoupler la Picardie à l'Alsace, le Poitou-Charente à l'Orléanais ? noyer dans le Rhône-Alpes le Cantal qui regarde vers Toulouse ? Les gens protestent. Les élus font des sit-in devant les préfectures. Ils font rire la presse parisienne, qui les déclare« jaloux de leur pré carré », comme dans les vieux articles de Globe (1985 : l'ancêtre de la presse bobo) qui daubait sur les « territoires, terroirs et terrines ». Plus conscients des enjeux, les députés PS tentent de limiter la casse en proposant une carte modifiée : Poitou-Charente et Limousin rejoindraient l'Aquitaine comme ils le désirent. La Picardie rejoindrait le Nord-Pas-de-Calais... C'est nettement plus raisonnable. Mais M. Valls fronce le sourcil et lève le menton : « attention », leur a-t-il enjoint hier matin en réunion de groupe : « il faut bien verrouiller ! »  Ce mot de verrou est récurrent chez lui. Il revient dans ses discours comme le mot machine à vapeur revenait dans ceux du regretté Pierre Mauroy, en 1981-1982. Chacun sa culture. Mais on peut se demander si nos contemporains aspirent au verrouillage, et s'il n'y a pas d'autres urgences.